Capharnaüm – 1

Bonjour à tous !

Premier vrai article de 2020, après le bilan de l’année dernière. Je voulais d’ailleurs commencer cet article en vous remerciant chaudement pour les retours que j’ai pu recevoir sur ce bilan. Vous avez été très bienveillants, l’article a été un peu partagé, n’hésitez pas à continuer à le faire si vous sentez que cela peut faire écho chez certaines personnes ou ouvrir des pistes de réflexion sur le rapport au travail (je ne fais pas trop d’effort sur le référencement des articles, j’avoue que cela ne me passionne pas beaucoup… mais je devrais y faire attention, histoire d’amener un public à lire ce que je peux étaler comme une grosse confiture sur ce blog).
Bref, merci beaucoup !

Alors de quoi va-t-on parler ? Eh bien d’un peu tout et de rien. Enfin si, de choses, mais pas forcément de choses ayant un but ou un sens commun. Je vais juste vous parler de ce qui m’a semblé important, à titre personnel ou professionnel, d’ailleurs. Et il faut donc, pour bien faire trouver un petit nom à ce genre d’article, qui risque de revenir assez souvent. Ce n’est pas vraiment une revue de presse, ni web… rah, je vais finir par trouver…
Mais allons-y !

Donc on va parler des plusieurs choses, que voici:

La patouille !

Ces derniers temps, j’avais vraiment besoin d’un petit exutoire, un espace d’expression artistique un peu en dehors de mon quotidien. L’illustration bloque encore parfois, surtout quand il s’agit de faire quelque chose de personnel. L’idée de remettre les mains dans la pâte à modeler me trottait dans la tête depuis quelques années. J’en avais refait aux alentours de 2010, un peu après la sortie du Chat qui avait peur des ombres (d’ailleurs, certains avaient pu adopter une de ces petites créatures !). Ayant toujours eu une attirance pour cette pratique, je suivais quelques artistes comme Cyril Roquelaine, Forest Rogers, Nadya Suponina, Romain Van Den Bogaert, Olivier Villoingt ou encore Simon Lee. Puis il y a de ça quelques semaines, j’ai ressorti un vieux morceau de pâte Super Sculpey (une pâte polymère, qui durcit en cuisant) et je me suis lancé ! En est sorti une créature un peu végétale (oui, comme je fais souvent, je vous l’accord).

Comme avant, l’expérience s’est révélée très agréable, apaisante et c’est parfaitement ce que je recherchais. J’ai laissé reposer un peu l’idée puis au détour d’une promenade, je suis rentré chez moi avec un gros bloc de Monster Clay ! C’est une pâte différente, elle ne se cuit pas. Elle est cireuse, très agréable à manipuler. Donc j’ai recommencé de suite ! Peu de temps de temps plus tard, une tournette arrivait à la maison, de nouveaux outils…
Les quelques partages que je pouvais faire sur les réseaux étaient très positifs et faisaient du bien. Il en résulte 4 modelages. Ils sont inspirés de croquis faits auparavant.

Modelages
Mes petites créatures…

Je pense que vous l’aurez compris, mais je m’amuse beaucoup dans cette nouvelle activité.
Bien sûr, de multiples questions sont déjà arrivées au fil des partages sur les réseaux. Dans quel but sont-elles réalisées ? Est-ce que je compte les vendre ? Est-ce une reconversion ?
Alors tentons d’y répondre ! Elles ne sont réalisées que dans un seul but: me détendre et expérimenter des trucs. C’est un espace créatif, un bol d’air frais et une façon de me réapproprier mon univers personnel.
Ces sculptures ne sont pas à vendre, vu que comme je le disais au-dessus, elles sont réalisées en Monster Clay. Ce qui veut dire qu’elles restent souples, je peux les retravailler, etc. Une éventuelle vente impliquerait de faire des tirages. Ce n’est pas une chose qu’on improvise. Il faut apprendre à faire des moulages. C’est du travail. Cela m’intéresse, parce qu’à terme c’est toujours plus pratique pour les conserver, d’avoir un joli tirage (pour pouvoir les détruire et en refaire de nouvelles !).
Et ce n’est en aucun cas une reconversion ! L’illustration fait partie de ma vie depuis toujours, elle n’est pas prête de me quitter !

Je pense que je vais créer un petit espace sur le site pour tout ça. Un coin croquis, modelage, expérience… pour poster en vrac les choses. Un petit bordel, joyeux, créatif, sans but précis.

J’espère que vous apprécierez cette nouvelle facette… (et je n’ai toujours pas de nom pour ce genre d’article… mais ça va venir, ça va venir…)

Le rapport Bruno Racine

Là, on va parler d’un truc un peu plus sérieux. Vous l’avez déjà vu si vous me suivez sur les réseaux mais les artistes-auteurs sont une profession souffrant d’une assez grande précarité. Plusieurs études ont été menées, montrant qu’entre 41% et 53% des professionnels gagnent déjà moins que le SMIC et que leurs revenus continuent de baisser, en particulier pour les plus jeunes. Les femmes sont bien évidemment encore plus impactées.
Il n’est pas rare de s’entendre dire qu’on devrait avoir un “vrai métier” à côté et que nous sommes déjà bien chanceux de nous adonner à notre passion au quotidien. Que cela doit être amusant de faire des petits dessins tous les jours. C’est tout cela qui a conduit à la création dans un premier temps des États généraux de la BD. Le constat faisait vraiment peine à voir. Un milieu précaire, dont une partie sous le seuil de pauvreté. Je vous laisse aller voir sur le site, toutes les données y sont.

Puis la Ligue des Auteurs Professionnels a vu le jour, s’interrogeant sur le statut de l’auteur·rice en général. Et le truc… c’est qu’il n’y a pas vraiment de statut réel, plutôt un machin bricolé à gauche et à droite. Il fallait aussi s’interroger sur la chaîne du livre. Comment elle s’organise, les rapports de force des différentes parties concernées, la dépendance des corps défendants (syndicats, etc). Bref, il fallait faire quelque chose. C’est en ce sens que la Ligue des Auteurs Pro a interrogé le ministère de la culture. Après quelques mois de réflexions, une mission ministérielle, dirigée par Bruno Racine, fut mise en place pour répondre à cette demande.

Après avoir remis son rapport à la mission, La Ligue a attendu… et attendu. Personne ne voyait ce rapport venir. Il fut reporté plusieurs fois, demandé encore plus souvent.

L’attente de ce rapport fut longue…

2020 se veut l’année de la BD. La remise de ce rapport était clairement une manière positive de commencer cette célébration, avec, cerise sur le gâteau, le festival d’Angoulême qui arrive. Et voilà qu’on nous annonce qu’il ne sera disponible qu’après le festival !
Une campagne fut menée sur les réseaux sociaux, de multiples artistes interpellant le ministre de la culture à travers divers hashtags (dont votre hôte, avec le dessin ci-dessus).

Enfin, il était là !

Et miracle, le rapport a été retrouvé ! Il était là, enfin ! Fort de propositions quant à une possible évolution des conditions de travail pour les artistes-auteurs. Voilà qui fait plaisir. Une liste de 23 recommandations (si vous voulez les voir, elles sont intégralement reprises dans cet article de La Ligue des Auteurs Pro). Elles sont clairement novatrices et ne plaisent pas à tout le monde, notamment au SNE (Syndicat National des Éditeurs) qui déclarait déjà avant la remise du rapport qu’il ne fallait pas que l’État intervienne dans la rémunération des artistes-auteurs (un article d’Actualitté sur le sujet). Cette petite pointe de lumière nous laisse espérer un petit peu. Reste maintenant à voir ce que tout cela donnera sur la table des négociations et ce qui sera entériné dans la loi.

Reste Angoulême. Le Président semble vouloir s’y rendre. Les auteur·rices ont prévu un petit quelque chose. Pour en savoir plus, je vous invite à aller voir le site Bande Décimée et soutenir ces démarches, car… sans artistes, pas de BD, pas de livres (et je n’ai toujours pas de titre pour cet article…) !

Sinteval !

Sinteval… c’est quoi Sinteval ? C’est la suite d’Elisabeta !

Elisabeta est un roman de Rozenn Illiano (ma compagne, pour celleux qui ne suivent pas, là, dans le fond). Je vous invite à aller voir sur son site le résumé !

Et Sinteval est donc sa suite directe. C’est toujours un grand plaisir de réaliser une couverture pour sa moitié. Un peu de pression aussi parce que je veux lui donner tout ce que je peux. Le livre sera en précommande tout bientôt (genre…. ce weekend) en édition très limitée sur sa boutique puis disponible sur Amazon, Lulu ou directement chez votre libraire, car oui, vous pouvez commander les livres, il suffit de les demander, c’est le réseau Hachette qui les distribue ! Donc plus aucune excuse pour ne pas se les procurer !

En attendant, voici la couverture ! Elle fait (et je suis sûr que les plus attentifs d’entre vous l’auront remarqué) écho à celle d’Elisabeta.

Couverture du roman Sinteval

(bon, il serait temps que je trouve vraiment un titre, là….)

En vrac

Deux petites choses en bonus !

Tout d’abord, j’ai regardé un documentaire de Game Spectrum: La masculinité.
Sincèrement, regardez-le. C’est important. Comprendre ce qu’est la masculinité hégémonique. Comment se construit notre société sur cette valeur, l’influence que cela peut avoir sur des domaines très variés (allant bien au-delà du jeu vidéo, étant le point de départ de la vidéo). Les comportements qui en découlent.
Je ne me suis jamais senti vraiment en phase avec la “virilité” définie par les normes. Ce genre de reportage fait du bien. Bref, regardez-le (et soutenez la chaîne de ce monsieur !):

Et un petit truc tout léger pour la fin, j’ai fait le petit challenge du “Toonme”. Il fallait prendre une photo et se redessiner par dessus. C’était amusant puis… au moins, ça me pousse à me montrer un peu.

Challenge illustration "Toon me"
Le Toon Me challenge !

À bientôt !

(ah oui ! Ca s’appellera Capharnaüm ! )

7 comments on "Capharnaüm – 1"

  • Ruillet says:

    Merci pour cet article ! Ça donne envie de tester la sculpture et ça à l’air vraiment sympa la Monster Clay pour expérimenter. La couverture de Sinteval est sublime comme d’habitude ! (Il va falloir que je lise plus vite, je lis Town en ce moment et c’est super !) J’apprécie vraiment le partage de la vidéo de Game Spectrum, l’analyse est vraiment complète. Il faut vraiment que les joueurs / développeurs se remettent en questions parfois !

    • Coliandre says:

      Merci beaucoup !
      Oui, la Monster Clay est vraiment agréable. Le seul truc, c’est que tu fais un master, donc si tu veux le garder dans le temps, l’étape moulage/tirage est indispensable par la suite ;).

      Quant au jeu vidéo… oui, évidemment, il faudrait que le milieu se remette en question. Mais je pense que c’est la société dans globalité aussi, qui doit se remettre en question sur tout ça ^^.

  • RedMarten says:

    Merci pour cet article !

    A titre personnel, j’ai eu un énorme coup de cœur pour vos sculptures et il me tarde de découvrir vos prochains billets sur cette activité.
    ( Mention spéciale pour le personnage aux oreilles tombantes et aux marques sur le visage, il a l’air si doux <3 ! )

    • Coliandre says:

      Merci beaucoup !!
      J’ai eu beaucoup de retours positifs et ça me plait beaucoup aussi. Donc il est sûr et certain qu’il y en aura d’autres ^^.

  • Yojimbe says:

    Salut! Super article Xavier!
    Tes sculptures sont justes trop trop jolies!

    J’aime beaucoup que tu expliques ta démarche en utilisant le terme “exutoire”.
    Le besoin en tant qu’artiste d’explorer d’autres horizons, de s’exprimer différemment.
    C’est ce qui me plaît le plus! J’espère tu en feras d’autres! Oui pleins!
    C’est très motivant et inspirant.

    • Coliandre says:

      Merci !
      Oui… ce qui est marrant, c’est que l’illustration était mon exutoire depuis toujours. Mais comme maintenant, c’est le boulot… Il en faut un autre ! La cuisine pourrait aussi être citée, mais c’est de suite plus difficile à partager sur ce blog :D.

      • Yojimbe says:

        Ah oui c’est marrant de constater cette évolution 🙂
        la cuisine! je valide! si tu fais de la cuisine féerique ça peut passer sur le blog XD

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